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mercredi 29 avril 2009

La Gauche (Die Linke)

La Gauche (Die Linke) est devenue le mouton noir de la politique allemande depuis sa création avec la fusion entre la WASG (Wahlalternative Arbeit und soziale Gerechtigkeit – Alternative électorale travail et justice sociale) et le PDS (Partei des Demokratischen Sozialismus – Parti du socialisme démocratique). Dans le nouveau parti se réunissent des éléments très divers. Le PDS est directement issu du SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands – Parti socialiste unifié d'Allemagne) qui avait gouverné la RDA pendant toute son existence. Le PDS depuis la réunification n'avait trouvé de soutien électoral que dans les cinq nouveaux Länder à l'est de l'Allemagne. L'autre parti (la WASG) est issu des protestations contre les réformes sociales et les réformes du marché du travail initiées par le gouvernement Schröder (Agenda 2010, Hartz IV). La plupart des membres de la WASG venait d’Allemagne de l’Ouest et représente des syndicats, des groupuscules (Splittergruppen) communistes et des mouvements sociaux comme Attac.

La Gauche est toujours sous la surveillance de l'Office fédéral de protection de la Constitution (Bundesverfassungsschutz) ainsi que par la moitié de ses équivalents au niveau des Länder. Malgré les nombreuses prédictions des Cassandres entendues pendant sa fondation, la Gauche, sous la direction d'Oskar Lafontaine (ancien ministre du gouvernement Schröder, ancien Président du SPD, ancien Premier ministre de la Sarre et aujourd'hui Co-Président de Die Linke), a réussi à s'établir sur la scène politique allemande, étant élue au Parlement dans quatre Länder d'Allemagne de l’ouest et partout en Allemagne de l'est.

Pour les élections européennes la Gauche n'a gardé que deux de ses sept députés aujourd'hui au Parlement européen. En tête de liste se trouve Lothar Bisky, Co-Président du parti et ancien Président du PDS, suivi d'un équilibre qui a été difficile à établir entre hommes et femmes, Allemands de l’ouest et de l’est. En dépit de la rhétorique de Bisky (« La Gauche est pour l’Europe. Toute tentative de nous mettre dans une position anti-européenne serait futile. ») les grands perdants ont été les pragmatiques européens – les députés sortants André Brie et Sylvia-Yvonne Kaufmann – qui ne se sont pas opposés au Traité de Lisbonne contre lequel Die Linke a porté plainte devant le tribunal constitutionnel fédéral (Bundesverfassungsgericht). M. Brie et Mme Kaufmann ne se trouvent plus sur la liste électorale.

Dans son programme pour les élections européennes, Die Linke se positionne contre la politique de l'Union européenne d'aujourd'hui qui essaierait de réagir aux « conséquences inévitables de sa politique économique basée sur l'exploitation, sur le commerce injuste et sur la destruction de l'environnement avec une politique d'armement. » Cette politique serait ancrée dans le Traité de Lisbonne auquel le parti s’oppose. Au-delà de cette critique du contenu du Traité, Die Linke est contre sa ratification par les parlements nationaux. La voie référendaire lui semble en effet plus appropriée.

De plus, Die Linke demande un gouvernement économique de l'UE et une taxation européenne des grandes fortunes. Elle propose une modification de la charte de la Banque centrale européenne (BCE), ajoutant à la stabilité des prix un niveau de chômage maîtrisé et le développement durable. Le parti propose ainsi le remplacement du pacte de stabilité par un pacte de plein emploi, développement durable, sécurité sociale et protection de l'environnement. Enfin, Die Linke se prononce pour une Europe « structurellement incapable de guerres d'agression » et demande des lois assurant une société sans discrimination (sexuelle, ethnique ou religieuse).
Benjamin Preisler

L’Alliance 90/ Les Verts (Bündnis 90/ Die Grünen)


Histoire et évolution
En Allemagne, la fondation du parti Die Grünen (Les Verts) remonte aux années 70. En 1983, leurs premiers députés sont élus au Bundestag et les élections fédérales de 1987 marquent l’apparition du premier groupe parlementaire Vert. Lors des élections fédérales de 1990, le jeune parti ne franchit pas le seuil électoral (5%) et n’est alors plus représenté au Bundestag. En 1993, les Verts et l’Alliance 90, un rassemblement des groupes d’opposition et des mouvements civiques alternatifs de l'ex-RDA, décident de fusionner en vue de la prochaine élection fédérale et se nomment alors les Verts. De 1998 à 2005, le parti forme la coalition gouvernementale rouge-vert (rot-grüne Koalition) avec le SPD.

Au niveau européen, les premiers eurodéputés Verts, neuf au total dont sept Allemands, sont élus en 1984. C’est aux élections européennes de 1989 que les partis écologistes européens obtiennent un nombre de voix suffisant pour former le premier groupe des Verts au Parlement européen. Le groupe compte alors 30 membres, dont huit Allemands. Lors des élections européennes de 1994, le parti des Verts européens n’obtient qu’un score de 23 sièges, cependant les Verts allemands affichent un score record avec onze élus. Aux élections suivantes, ils représentent 7 des 48 membres du groupe. Dans l’actuelle législature européenne, le groupe des Verts compte 43 eurodéputés, dont 13 Allemands.

Les candidats en tête de liste
Les Verts allemands ont misé sur une combinaison de nouveaux visages et de personnalités politiques connus pour leur campagne. Les candidats de tête sont Rebecca Harms, vice-présidente du groupe des Verts au Parlement européen et Reinhard Bütikofer, ancien président des Verts allemands. Parmi les autres candidats en tête de liste figurent d’autres responsables politiques connus, mais relativement nouveaux sur la scène européenne. Il s’agit notamment d’un des co-fondateurs allemands d'Attac, Sven Giegold et de l’ancienne secrétaire générale d’Amnesty international, Barbara Lochbihler. En revanche, d’autres personnalités du parti ne figurent qu’en fin de liste, ce qui rend leur réélection difficile. C’est par exemple le cas de la députée européenne Hildtrud Beyer, qui figure cette année en 15ième position et de Gisela Kallenbach, qui occupe la 7ième place.

Programme électoral
Les 28 et 29 mars 2009, les partis écologistes européens ont officiellement adopté leur programme électoral sous le slogan « Un New Deal vert » mariant l’économie et l’environnement. Lors de la conférence des délégués des Länder fin janvier 2009, les Verts allemands s’étaient mis d’accord sur un programme électoral et leur slogan « Mit WUMS für ein besseres Europa » (« Un boum pour une meilleure Europe ») ; « WUMS » désignant leurs priorités : Wirtschaft (économie), Umwelt (environnement), Menschlich (humain) et Sozial (social).

La protection du climat et les énergies renouvelables est l’un des sujets prioritaires. Le parti revendique une réduction des gaz à effet de serre de 80 à 95% par le passage complet aux énergies renouvelables d’ici 2040. Pour atteindre cet objectif, ils proposent une Communauté européenne pour les énergies renouvelables (ERENE). Le parti exige aussi l’abandon du nucléaire dans l’ensemble de l’Europe. Leur principal argument pour une nouvelle politique énergétique est une sécurité énergétique renforcée qui abolirait la dépendance des pays producteurs du charbon et du pétrole et qui diminuera les risques nucléaires.

La question d’une Europe sociale et équitable est le deuxième grand sujet du programme. Le parti cherche à imposer un pacte social européen et plaide pour l’introduction d’un salaire minimum dans chacun des pays membres ainsi que pour la protection des droits des travailleurs par l’Union Européenne. Les Verts revendiquent l'introduction de quotas dans les secteurs dominés par les hommes et la parité des salaires homme-femme. Ils se prononcent également en faveur d’une harmonisation des politiques fiscales et d’une régulation plus sévère des marchés financiers à l’échelle européenne. D’après leur programme, les Verts encouragent la promotion active de l’éducation et de la recherche.

Dans le domaine des droits civiques, le parti écologique propose un droit de vote aux élections nationales pour les gens habitant plus de cinq ans dans un autre pays membre. D’une manière générale, ils se prononcent pour davantage de référendums et de plébiscites européens. Ils ambitionnent de renforcer la protection des données et la défense du consommateur. Sur le plan de la politique extérieure et géopolitique, les Verts exigent une politique d’immigration et d’asile favorisant une immigration légale et durable qui limiterait en même temps la fuite des cerveaux. La prévention des crises et la résolution civile des conflits dominent la politique de sécurité et de défense et le parti aimerait établir une Agence de la paix. Les Verts défendent la perspective d’une adhésion de la Turquie à l'Union.

En ce qui concerne le processus de réforme de l'Union Européenne, les Verts allemands considèrent que le Traité de Lisbonne est un élément indispensable pour rendre l’Union davantage démocratique et capable d’agir. En cas d’échec aux élections, le parti souhaite organiser un référendum européen sur la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et tient à établir une véritable Constitution européenne, avec un texte fondamental allégé, concentré sur les valeurs, les objectifs, les droits fondamentaux, les symboles et le statut des institutions de l’Union.
Wiebke Ewering

Le FDP


Le parti libéral-démocrate (FDP) est historiquement un parti gouvernmental en Allemagne. Il a participé au gouvernement de 1949 à 1998 avec seulement deux courtes exceptions (1956-1960 et 1966-1969). Depuis, il a eu du mal à trouver sa place dans l'opposition, errant entre l'image d'un parti « à l'air cool » (Spaßpartei) et sa concentration naturelle sur le champ économique. Comme pour les dernières élections fédérales, il semble être le partenaire naturel et probable du CDU/CSU. Dans les sondages récents, il dépasse facilement les deux autres partis sectoriels (Die Linke et Bündnis 90/Die Grünen) pour les élections fédérales en rassemblant environ 15% des voix. La première élection de cette année chargée des élections (Superwahljahr) en Hesse lui a déjà apporté un grand succès, la réélection du Premier ministre (Ministerpräsident) Koch (CDU) étant assurée seulement par sa croissance électorale.

Pour les élections européennes, le FDP a gardé l'équipe qui l'avait rétabli au Parlement européen en 2004 après un hiatus de dix ans. Des sept députés aujourd'hui membres du Parlement, six ont été de nouveau placés en tête de sa liste. Silvina Koch-Mehrin est la première, suivie par Alexander Lambsdorff et Jorgo Chatzimarkakis, tous les trois étant élus avec des résultats presque staliniens (95%, 96% et 90%).

Pour élaborer son programme, le FDP a expérimenté un débat interactif, qui n'a été un succès que dans les domaines de prédilection du parti: la politique étrangère et économique (au regard du nombre d'interventions). Ein Europa der Freiheit für die Welt des 21. Jahrhunderts (« Une Europe de liberté pour le 21e siècle ») met surtout l’accent sur la critique constante du sur-règlement : « Nous ne voulons pas une Union européenne qui est un monstre de la bureaucratisation et qui élabore des lois régissant la vie quotidienne. » L'importance de la subsidiarité est soulignée, en lien avec cette demande de dérégulation. De plus, le FDP veut davantage de démocratie à l'échelle européenne, incluant des référendums (un sujet sensible en Allemagne à cause des expériences populistes des années 1930) et soutient la responsabilité du Parlement européen en matière des droits de citoyens, de la protection des données, des migrations et des questions judiciaires en général. Le FDP voit ces demandes satisfaites par le Traité de Lisbonne qui démocratiserait le processus de décision de l'Union européenne. C’est essentiellement pour cette raison que le parti soutient ce traité.

En outre, le programme prend position contre une taxation au niveau européen (EU-Steuer) et pour le maintien de l'interdiction de dette à l'échelle européenne. Le FDP se prononce pour une Europe sociale basée sur les principes d'économie de marché (soziale Marktwirtschaft) sous la responsabilité des Etats membres – s’opposant à toute tentative de gouvernement économique ou social de l'Union européenne.

Concernant l'élargissement de l'Union européenne, le FDP considère nécessaire une réforme institutionnelle de l'UE avant que des Etats autres que la Croatie (et l'Islande, la Norvège et la Suisse en cas où elles voudraient) puissent adhérer. Le parti ne s'oppose fondamentalement ni à l'adhésion de la Turquie, même s'il met accent sur l'importance des réformes en Turquie ainsi qu'au niveau européen, ni à celle de l'Ukraine (« à long-terme »). Enfin, le FDP insiste sur l'importance du pacte de stabilité et croissance, demandant des sanctions automatiques en cas de non-respect, et déplore les dépenses excessives causées par la « caravane » (Reisezirkus) superflue entre les deux sites du Parlement.
Benjamin Preisler

Le SPD


Né de la réunion de deux partis ouvriers fondés dans les années 1860, le Parti social-démocrate d’Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD) se nomme ainsi depuis 1890. Il est l’un des plus vieux partis d'Allemagne, et le seul des grands partis actuels datant d’avant 1945. Aux dernières élections européennes de 2004, le SPD a obtenu 21,5% des voix. Jamais dans l'histoire de la RFA, le score des sociaux-démocrates à des élections à l'échelle nationale n'avait été aussi mauvais. La campagne électorale pour les européennes de 2004 fut dominée par des sujets nationaux, notamment par l'impopularité du gouvernement Schröder. Comme les élections européennes de 2009 auront lieu seulement quatre mois avant les élections législatives allemandes, il est peu probable que la campagne électorale se concentre sur des questions européennes. Néanmoins, le parti social-démocrate s'est doté d'un programme explicitement européen pour les élections, l'Europamanifest. Même si, bien sûr, ce manifeste reprend aussi des éléments du programme du parti pour les législatives, comme par exemple la revendication d'un salaire minimum.

Au cœur de l'Europamanifest du SPD se trouve l'idée d’une Europe sociale. Le parti social-démocrate veut donner la primauté aux choix politiques sur la logique du marché, à la justice sociale sur la libéralisation et la déréglementation. Concrètement, le manifeste du SPD propose de compléter l'Union économique et monétaire européenne par une Union sociale. Au Pacte de stabilité et de croissance, qui sert à coordonner les politiques budgétaires des pays de la zone euro, devrait se rajouter un Pacte de stabilité sociale, avec des buts communs pour les dépenses des différents pays dans le secteur social et celui de l'éducation. En outre, l'Europe sociale qu’envisage le SPD sera caractérisée par la fixation de salaires minimums dans tous les pays de l'Union Européenne, ainsi qu'une extension du droit de participation des salariés aux décisions des entreprises.

Si la formule « pour une Europe sociale » n'est que le premier de six slogans du manifeste du SPD, les cinq autres se rassemblent majoritairement autour de l'idée d'une réponse socialement supportable à la crise financière et économique. Ainsi, le SPD plaide pour une Europe de l'emploi, de la croissance qualitative et du progrès écologique (n° 2) ; pour une nouvelle architecture financière européenne et internationale (n° 3) ; et pour une mondialisation juste et sociale (n° 6). Seuls deux points renvoient à d'autres sujets : n°4 à la diversité et aux droits du citoyen, n°5 à la puissance de paix que doit être l'Union européenne.

Quant aux personnes qui défendront ce manifeste au sein du Parlement européen, le SPD choisit de faire confiance à des hommes et femmes politiques expérimentés. Martin Schulz sera à la tête de la liste sociale-démocrate, suivi par Evelyne Gebhardt, Bernhard Rapkay und Jutta Haug, qui sont tous députés européens depuis plusieurs années. M. Schulz a 52 ans, est député européen depuis 1994 et fut élu à la tête de la liste avec un score de rêve de 99,2%, lors des assises du SPD pour les européennes en décembre 2008. Il est président du groupe politique du Parti des socialistes européens (PSE) au Parlement depuis 2004. M. Schulz avait fait les gros titres de la presse européenne en 2003, quand Silvio Berlusconi lui avait offert un rôle de « Kapo » (un prisonnier chargé de surveiller les autres prisonniers dans les camps de concentration) dans un film en tournage en Italie. Schulz avait mis en cause la probité de Berlusconi, à l’époque président du Conseil européen, lors d’une séance plénière du Parlement européen. Mme Gebhardt pour son partie a été la rapporteuse de la directive Bolkestein.
Sebastian Schindler

L'Union (CDU/CSU)


L'Union, consistant du parti conservateur allemand l’union chrétienne-démocrate (CDU), actuel parti au gouvernement et par ailleurs majoritaire dans 13 des 16 Länder, et son parti frère de Bavière, l’Union chrétienne-sociale (CSU), est le seul parti qui se présente aux élections européennes sur des listes séparées à l’échelle des Länder, chacun ayant aussi son propre programme électoral. (CDU, celui de la CSU sera approuvé le 9 mai lors d'un congrès du parti).

Les candidats
La CDU possède actuellement 40 sièges au Parlement européen, et la CSU 9. La première ayant obtenu un score de 36,5% des voix aux dernières élections et la CSU un score de 8%. La CSU ne se présente qu’en Bavière, où elle doit franchir le seuil fédéral de 5% afin de s'assurer des sièges à Strasbourg et Bruxelles.

La plupart des candidats chrétiens-démocrates en tête de liste sont déjà connus sur la scène européenne. Parmi eux figure par exemple Hans-Gert Pöttering, l’actuel Président du parlement européen et eurodéputé depuis 1979 et tête de liste en Basse-Saxe ainsi que Elmar Brok, l’ancien négociateur parlementaire des traités européens de Maastricht à Lisbonne et candidat dans la région de Rhénanie du Nord-Westphalie. A la suite d'une réunion de mi-février dernier, le présidium et le directoire fédéral de la CDU ont pro forma nommé Hans-Gert Pöttering candidat de tête du parti, même s’il n’y existe aucune liste fédérale.

La CSU de son coté aussi mise sur des visages connus – au premier Markus Ferber, eurodéputé depuis 1994. Le Souabe est à la tête du groupe européen des chrétiens-sociaux. La nomination des candidats a suscité de vifs débats au sein du parti, en particulier celle de Monika Hohlmeier, ancienne ministre bavaroise de la culture et impliquée dans une affaire de fraude aux élections internes du parti (Münchener CSU-Affäre). Sa nomination, réclamée par Horst Seehofer, l'actuel chef du parti, a provoqué de nombreuses critiques, voire la démission de certains membres du parti.

Programme électoral
La mésentente entre les partis frères conservateurs était moins liée à la nomination des candidats qu'à l’orientation de leurs programmes. Même si les différences portent essentiellement sur des points de détail, les partis ont choisi, comme ce fut déjà le cas en 2004, de se lancer dans deux campagnes électorales et de supporter chacun leur programme. La chancelière Angela Merkel (CDU) a annoncé cependant une campagne conjointe des deux partis pour l’appel aux urnes à partir du 25 mai.

Les différences de programme portent sur la question constitutionnelle et celle des référendums à l’échelle de l'Union européenne. Contrairement à la CSU, la CDU tient à l’objectif de long-terme d’établir une constitution européenne et se prononce contre l’introduction des référendums sur des questions européennes; des questions, qui, d’après les chrétiens-démocrates, relevaient des parlements nationaux. Par ailleurs, la CSU souligne les particularités bavaroises et la nécessité de renforcer le poids des régions au sein de l'Union européenne.

Les deux partis estiment cependant qu'une « Europe puissante » est la première condition pour une croissance, la prospérité et la sécurité sociale en Allemagne. Ils plaident pour des minimums sociaux communs mais rejettent l’harmonisation totale des politiques sociales des pays membres, craignant une baisse du niveau social allemand. La CDU tient au strict respect du principe de subsidiarité.

Dans l’ensemble, la CDU/CSU exige le renforcement de la coopération européenne, en particulier dans les domaines de l'environnement, de la politique étrangère et la sécurité intérieure. Ils souhaitent entre autres donner de nouvelles compétences à Europol telle que l’autorisation de mener ses propres enquêtes. La CDU/CSU soutient l'augmentation des réformes du secteur des marchés financiers et plaide pour l'établissement d’une nouvelle instance de contrôle financière à l'échelle communautaire.

Concernant le processus d'élargissement de l’Union européenne, les deux partis conservateurs revendiquent la nécessité d'une « phase de consolidation » et d'une pause - après l’adhésion de la Croatie. Favorables à une adhésion future de l’Albanie, la Macédoine et la Serbie, ils se prononcent pour un partenariat privilégié avec la Turquie.

Enfin, dans le cas d'une victoire aux prochaines élections européennes, l'Union chrétienne revendique le droit de nommer le commissaire allemand et est favorable à un deuxième mandat pour l'actuel Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Wiebke Ewering

Les élections européennes – Introduction

Les élections européennes en Allemagne souffrent, comme partout en Europe, d'un manque d'attention médiatique et populaire. Moins de 50% de la population allemande sait que ces élections auront lieu cette année et seulement 43% a l'intention de voter, ce qui reste quand même au-dessus de la moyenne européenne (Spiegel). La participation, en régression constante depuis les premières élections, de 62% en 1979 à 47% en 2004, suscite tant de souci que le Parlement européen vient d'inaugurer une campagne de publicité et que la Commission européenne a demandé aux chaînes de télévision publique de diffuser gratuitement des publicités politiquement neutre afin de motiver les citoyens européens à participer aux élections (EurActiv). Les élections étant secondaire pare rapport aux élections nationales, il est peu surprenant que la politique nationale détermine largement son résultat (EurActiv).

En ce qui concerne le scrutin, les élections en Allemagne, d'une façon surprenante plus centralisées qu'en France, sont basées sur des listes nationales des partis. L'Union (CDU/CSU) devrait remporter les élections avec un score de 34,8%, devant le SPD qui devrait atteindre 30% des suffrages. Ces résultats constitueraient une progression (+8,5%) pour le SPD et une régression pour l'Union (-9,7%). La progression des voix du SPD semble surprenante mais s'explique par la situation catastrophique du SPD handicapé par l'impopularité du gouvernement Schröder lors des dernières élections européennes de 2004. Derrière ces partis prépondérants (Volksparteien) se rangent le FDP (11% soit une progression de 4,9%), Bündnis 90/Die Grünen (11%, une perte de 0,9%) et Die Linke (9,1%, alors +3%) (source). Ni les partis d'extrême droite, ni le Freie Wähler, qui ont largement contribué à la perte de la majorité absolue de la CSU en Bavière en 2008, ne devraient approcher le seuil de 5%.

L'absence d’un véritable parti souverainiste ou eurosceptique en Allemagne est un phénomène presque unique en Europe. Aucun des partis au Bundestag ou représentant l’Allemagne au Parlement européen ne demande un départ de l'Union européenne.
Benjamin Preisler

Journal interparlementaire IV

Voici, la quatrième édition du Journal interparlementaire. Elle se concentre sur les partis allemands se présentant pour les élections européennes.