mercredi 29 avril 2009

L’Alliance 90/ Les Verts (Bündnis 90/ Die Grünen)


Histoire et évolution
En Allemagne, la fondation du parti Die Grünen (Les Verts) remonte aux années 70. En 1983, leurs premiers députés sont élus au Bundestag et les élections fédérales de 1987 marquent l’apparition du premier groupe parlementaire Vert. Lors des élections fédérales de 1990, le jeune parti ne franchit pas le seuil électoral (5%) et n’est alors plus représenté au Bundestag. En 1993, les Verts et l’Alliance 90, un rassemblement des groupes d’opposition et des mouvements civiques alternatifs de l'ex-RDA, décident de fusionner en vue de la prochaine élection fédérale et se nomment alors les Verts. De 1998 à 2005, le parti forme la coalition gouvernementale rouge-vert (rot-grüne Koalition) avec le SPD.

Au niveau européen, les premiers eurodéputés Verts, neuf au total dont sept Allemands, sont élus en 1984. C’est aux élections européennes de 1989 que les partis écologistes européens obtiennent un nombre de voix suffisant pour former le premier groupe des Verts au Parlement européen. Le groupe compte alors 30 membres, dont huit Allemands. Lors des élections européennes de 1994, le parti des Verts européens n’obtient qu’un score de 23 sièges, cependant les Verts allemands affichent un score record avec onze élus. Aux élections suivantes, ils représentent 7 des 48 membres du groupe. Dans l’actuelle législature européenne, le groupe des Verts compte 43 eurodéputés, dont 13 Allemands.

Les candidats en tête de liste
Les Verts allemands ont misé sur une combinaison de nouveaux visages et de personnalités politiques connus pour leur campagne. Les candidats de tête sont Rebecca Harms, vice-présidente du groupe des Verts au Parlement européen et Reinhard Bütikofer, ancien président des Verts allemands. Parmi les autres candidats en tête de liste figurent d’autres responsables politiques connus, mais relativement nouveaux sur la scène européenne. Il s’agit notamment d’un des co-fondateurs allemands d'Attac, Sven Giegold et de l’ancienne secrétaire générale d’Amnesty international, Barbara Lochbihler. En revanche, d’autres personnalités du parti ne figurent qu’en fin de liste, ce qui rend leur réélection difficile. C’est par exemple le cas de la députée européenne Hildtrud Beyer, qui figure cette année en 15ième position et de Gisela Kallenbach, qui occupe la 7ième place.

Programme électoral
Les 28 et 29 mars 2009, les partis écologistes européens ont officiellement adopté leur programme électoral sous le slogan « Un New Deal vert » mariant l’économie et l’environnement. Lors de la conférence des délégués des Länder fin janvier 2009, les Verts allemands s’étaient mis d’accord sur un programme électoral et leur slogan « Mit WUMS für ein besseres Europa » (« Un boum pour une meilleure Europe ») ; « WUMS » désignant leurs priorités : Wirtschaft (économie), Umwelt (environnement), Menschlich (humain) et Sozial (social).

La protection du climat et les énergies renouvelables est l’un des sujets prioritaires. Le parti revendique une réduction des gaz à effet de serre de 80 à 95% par le passage complet aux énergies renouvelables d’ici 2040. Pour atteindre cet objectif, ils proposent une Communauté européenne pour les énergies renouvelables (ERENE). Le parti exige aussi l’abandon du nucléaire dans l’ensemble de l’Europe. Leur principal argument pour une nouvelle politique énergétique est une sécurité énergétique renforcée qui abolirait la dépendance des pays producteurs du charbon et du pétrole et qui diminuera les risques nucléaires.

La question d’une Europe sociale et équitable est le deuxième grand sujet du programme. Le parti cherche à imposer un pacte social européen et plaide pour l’introduction d’un salaire minimum dans chacun des pays membres ainsi que pour la protection des droits des travailleurs par l’Union Européenne. Les Verts revendiquent l'introduction de quotas dans les secteurs dominés par les hommes et la parité des salaires homme-femme. Ils se prononcent également en faveur d’une harmonisation des politiques fiscales et d’une régulation plus sévère des marchés financiers à l’échelle européenne. D’après leur programme, les Verts encouragent la promotion active de l’éducation et de la recherche.

Dans le domaine des droits civiques, le parti écologique propose un droit de vote aux élections nationales pour les gens habitant plus de cinq ans dans un autre pays membre. D’une manière générale, ils se prononcent pour davantage de référendums et de plébiscites européens. Ils ambitionnent de renforcer la protection des données et la défense du consommateur. Sur le plan de la politique extérieure et géopolitique, les Verts exigent une politique d’immigration et d’asile favorisant une immigration légale et durable qui limiterait en même temps la fuite des cerveaux. La prévention des crises et la résolution civile des conflits dominent la politique de sécurité et de défense et le parti aimerait établir une Agence de la paix. Les Verts défendent la perspective d’une adhésion de la Turquie à l'Union.

En ce qui concerne le processus de réforme de l'Union Européenne, les Verts allemands considèrent que le Traité de Lisbonne est un élément indispensable pour rendre l’Union davantage démocratique et capable d’agir. En cas d’échec aux élections, le parti souhaite organiser un référendum européen sur la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et tient à établir une véritable Constitution européenne, avec un texte fondamental allégé, concentré sur les valeurs, les objectifs, les droits fondamentaux, les symboles et le statut des institutions de l’Union.
Wiebke Ewering

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