mercredi 29 avril 2009

Le FDP


Le parti libéral-démocrate (FDP) est historiquement un parti gouvernmental en Allemagne. Il a participé au gouvernement de 1949 à 1998 avec seulement deux courtes exceptions (1956-1960 et 1966-1969). Depuis, il a eu du mal à trouver sa place dans l'opposition, errant entre l'image d'un parti « à l'air cool » (Spaßpartei) et sa concentration naturelle sur le champ économique. Comme pour les dernières élections fédérales, il semble être le partenaire naturel et probable du CDU/CSU. Dans les sondages récents, il dépasse facilement les deux autres partis sectoriels (Die Linke et Bündnis 90/Die Grünen) pour les élections fédérales en rassemblant environ 15% des voix. La première élection de cette année chargée des élections (Superwahljahr) en Hesse lui a déjà apporté un grand succès, la réélection du Premier ministre (Ministerpräsident) Koch (CDU) étant assurée seulement par sa croissance électorale.

Pour les élections européennes, le FDP a gardé l'équipe qui l'avait rétabli au Parlement européen en 2004 après un hiatus de dix ans. Des sept députés aujourd'hui membres du Parlement, six ont été de nouveau placés en tête de sa liste. Silvina Koch-Mehrin est la première, suivie par Alexander Lambsdorff et Jorgo Chatzimarkakis, tous les trois étant élus avec des résultats presque staliniens (95%, 96% et 90%).

Pour élaborer son programme, le FDP a expérimenté un débat interactif, qui n'a été un succès que dans les domaines de prédilection du parti: la politique étrangère et économique (au regard du nombre d'interventions). Ein Europa der Freiheit für die Welt des 21. Jahrhunderts (« Une Europe de liberté pour le 21e siècle ») met surtout l’accent sur la critique constante du sur-règlement : « Nous ne voulons pas une Union européenne qui est un monstre de la bureaucratisation et qui élabore des lois régissant la vie quotidienne. » L'importance de la subsidiarité est soulignée, en lien avec cette demande de dérégulation. De plus, le FDP veut davantage de démocratie à l'échelle européenne, incluant des référendums (un sujet sensible en Allemagne à cause des expériences populistes des années 1930) et soutient la responsabilité du Parlement européen en matière des droits de citoyens, de la protection des données, des migrations et des questions judiciaires en général. Le FDP voit ces demandes satisfaites par le Traité de Lisbonne qui démocratiserait le processus de décision de l'Union européenne. C’est essentiellement pour cette raison que le parti soutient ce traité.

En outre, le programme prend position contre une taxation au niveau européen (EU-Steuer) et pour le maintien de l'interdiction de dette à l'échelle européenne. Le FDP se prononce pour une Europe sociale basée sur les principes d'économie de marché (soziale Marktwirtschaft) sous la responsabilité des Etats membres – s’opposant à toute tentative de gouvernement économique ou social de l'Union européenne.

Concernant l'élargissement de l'Union européenne, le FDP considère nécessaire une réforme institutionnelle de l'UE avant que des Etats autres que la Croatie (et l'Islande, la Norvège et la Suisse en cas où elles voudraient) puissent adhérer. Le parti ne s'oppose fondamentalement ni à l'adhésion de la Turquie, même s'il met accent sur l'importance des réformes en Turquie ainsi qu'au niveau européen, ni à celle de l'Ukraine (« à long-terme »). Enfin, le FDP insiste sur l'importance du pacte de stabilité et croissance, demandant des sanctions automatiques en cas de non-respect, et déplore les dépenses excessives causées par la « caravane » (Reisezirkus) superflue entre les deux sites du Parlement.
Benjamin Preisler

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