mercredi 29 avril 2009

L'Union (CDU/CSU)


L'Union, consistant du parti conservateur allemand l’union chrétienne-démocrate (CDU), actuel parti au gouvernement et par ailleurs majoritaire dans 13 des 16 Länder, et son parti frère de Bavière, l’Union chrétienne-sociale (CSU), est le seul parti qui se présente aux élections européennes sur des listes séparées à l’échelle des Länder, chacun ayant aussi son propre programme électoral. (CDU, celui de la CSU sera approuvé le 9 mai lors d'un congrès du parti).

Les candidats
La CDU possède actuellement 40 sièges au Parlement européen, et la CSU 9. La première ayant obtenu un score de 36,5% des voix aux dernières élections et la CSU un score de 8%. La CSU ne se présente qu’en Bavière, où elle doit franchir le seuil fédéral de 5% afin de s'assurer des sièges à Strasbourg et Bruxelles.

La plupart des candidats chrétiens-démocrates en tête de liste sont déjà connus sur la scène européenne. Parmi eux figure par exemple Hans-Gert Pöttering, l’actuel Président du parlement européen et eurodéputé depuis 1979 et tête de liste en Basse-Saxe ainsi que Elmar Brok, l’ancien négociateur parlementaire des traités européens de Maastricht à Lisbonne et candidat dans la région de Rhénanie du Nord-Westphalie. A la suite d'une réunion de mi-février dernier, le présidium et le directoire fédéral de la CDU ont pro forma nommé Hans-Gert Pöttering candidat de tête du parti, même s’il n’y existe aucune liste fédérale.

La CSU de son coté aussi mise sur des visages connus – au premier Markus Ferber, eurodéputé depuis 1994. Le Souabe est à la tête du groupe européen des chrétiens-sociaux. La nomination des candidats a suscité de vifs débats au sein du parti, en particulier celle de Monika Hohlmeier, ancienne ministre bavaroise de la culture et impliquée dans une affaire de fraude aux élections internes du parti (Münchener CSU-Affäre). Sa nomination, réclamée par Horst Seehofer, l'actuel chef du parti, a provoqué de nombreuses critiques, voire la démission de certains membres du parti.

Programme électoral
La mésentente entre les partis frères conservateurs était moins liée à la nomination des candidats qu'à l’orientation de leurs programmes. Même si les différences portent essentiellement sur des points de détail, les partis ont choisi, comme ce fut déjà le cas en 2004, de se lancer dans deux campagnes électorales et de supporter chacun leur programme. La chancelière Angela Merkel (CDU) a annoncé cependant une campagne conjointe des deux partis pour l’appel aux urnes à partir du 25 mai.

Les différences de programme portent sur la question constitutionnelle et celle des référendums à l’échelle de l'Union européenne. Contrairement à la CSU, la CDU tient à l’objectif de long-terme d’établir une constitution européenne et se prononce contre l’introduction des référendums sur des questions européennes; des questions, qui, d’après les chrétiens-démocrates, relevaient des parlements nationaux. Par ailleurs, la CSU souligne les particularités bavaroises et la nécessité de renforcer le poids des régions au sein de l'Union européenne.

Les deux partis estiment cependant qu'une « Europe puissante » est la première condition pour une croissance, la prospérité et la sécurité sociale en Allemagne. Ils plaident pour des minimums sociaux communs mais rejettent l’harmonisation totale des politiques sociales des pays membres, craignant une baisse du niveau social allemand. La CDU tient au strict respect du principe de subsidiarité.

Dans l’ensemble, la CDU/CSU exige le renforcement de la coopération européenne, en particulier dans les domaines de l'environnement, de la politique étrangère et la sécurité intérieure. Ils souhaitent entre autres donner de nouvelles compétences à Europol telle que l’autorisation de mener ses propres enquêtes. La CDU/CSU soutient l'augmentation des réformes du secteur des marchés financiers et plaide pour l'établissement d’une nouvelle instance de contrôle financière à l'échelle communautaire.

Concernant le processus d'élargissement de l’Union européenne, les deux partis conservateurs revendiquent la nécessité d'une « phase de consolidation » et d'une pause - après l’adhésion de la Croatie. Favorables à une adhésion future de l’Albanie, la Macédoine et la Serbie, ils se prononcent pour un partenariat privilégié avec la Turquie.

Enfin, dans le cas d'une victoire aux prochaines élections européennes, l'Union chrétienne revendique le droit de nommer le commissaire allemand et est favorable à un deuxième mandat pour l'actuel Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Wiebke Ewering

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